À la manière d’un Atlas Mnémosyne revisité, l’Atlas Bellone est une collection d’objets souvenir et supports de communication collectés dans des musées de guerre et des lieux de mémoire. En consignant méticuleusement ce qui n’est pas censé l’être, il interroge les « traces » de l’Histoire et les enjeux politiques et économiques liés à leur mise en valeur. Les événements historiques célébrés et le moment où « j’y suis allée » se chevauchent ; les géographies se mélangent. À l’inverse des discours portés par ces objets, Bellone, déesse romaine de la Guerre, incarne davantage les horreurs de la guerre que ses aspects héroïques.
Ce projet de collection, de musée dont je suis devenue la conservatrice, évolue au cours du temps. Il peut prendre différentes formes en fonction des contextes et des nouvelles acquisitions : édition, installation de photographies, performance… Les index, protocoles de prises de vue et la classification de ces objets s’inscrivent dans un récit à la première personne, parfois fictif, qui met en scène l’activité de la constitution de ce corpus et les procédés mémoriels qui y sont à l’œuvre.